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LAVOIXDUCONGO
1 novembre 2007

L’Abbé Malu-Malu a semé la panique dans l’opposition

MaluMalu

jeudi 1er novembre 2007, NUMERO

*La même opposition qui avait exigé que le président de la Cei rende compte du fonctionnement de son institution, a empêché l’Abbé Malu-Malu de lire son rapport à la plénière. *Le prétexte pour certains députés de l’opposition était que la copie de ce rapport leur avait été remise en retard, alors que pour d’autres, elle ne contenait pas ce que la plénière avait demandé. *Pour les observateurs, l’opposition a tout simplement évité que l’Abbé Malu-Malu balaie d’un revers de la main les accusations de fraude massive portées contre la Cei. *Le président de l’Assemblée nationale a proposé que ce rapport n’intervienne qu’après la fin de tout le processus électoral. *L’opposition a sauté de joie et a approuvé avec une rapidité suspecte cette proposition de Vital Kamerhe.


L’opinion national était suspendue sur le petit écran pour suivre en direct la prestation de l’Abbé Malu-Malu, président de la Cei devant l’Assemblée nationale. Pour beaucoup de Congolais, c’était une façon de renouer avec l’homme qui a été au devant de l’actualité nationale pendant toute la période de préparation, du déroulement et de la proclamation des résultats des scrutins organisés en RDC l’année dernière. Malu-Malu était entré dans les oubliettes, démontrant ainsi à l’opinion qu’il n’avait aucune autre ambition que de conduire son pays aux élections libres, démocratiques et transparentes. Il serait resté dans son couvent tranquillement en attendant les municipales et les locales, si une motion d’un député de l’opposition, Kiakwama kia Kiziki n’avait pas décidé de le tirer de là pour le remettre devant la rampe de l’actualité politique. En effet, dans cette motion, l’opposition demandait le rapport de la gestion de la Cei avant de se baser sur l’examen de la loi devant régir la Ceni qui est appelée à remplacer la Cei. Pour l’essentiel de la plénière de l’Assemblée nationale, cette démarche était pertinente. Il fallait que le président de la Cei dise comment avait fonctionné la Cei, et quelles étaient les difficultés rencontrées. Cela, estimait-on, permettrait d’éviter les mêmes erreurs dans la nouvelle loi qui doit régir la Ceni. Mais on n’est pas allé plus loin dans les intentions cachées de l’opposition. La conférence des présidents des groupes parlementaires qui s’était tenue à cette occasion avait fixé la date de mercredi 31 octobre pour que le président de la Cei fasse son rapport devant la plénière de l’Assemblée. C’est ce qui devrait avoir lieu hier. Le quorum était atteint. Mais, on constatera un fait particulier, les députés, essentiellement ceux de l’opposition, n’étaient pas pressés de passer à l’essentiel, c’est-à-dire à l’audition du rapport du président de la Cei. Ils multipliaient les motions au grand étonnement du président de séance, l’honorable Vital Kamerhe. Ce dernier se demandait si l’Assemblée nationale était subitement atteinte par la maladie des motions. Mais en bon stratège, il a compris que l’accessoire était en train de primer sur l’essentiel. C’est ainsi qu’il demandera de mettre les motions en sourdine et de passer d’abord à l’essentiel. Mais aussitôt qu’il avait introduit le sujet du jour et entendait donner la parole au Rév. Abbé Malu-Malu, président de la Cei, Vital Kamerhe constata un autre fait particulier. Non seulement les députés ont repris les motions, mais aussi et surtout, ils faisaient montre d’un manque de courtoisie élémentaire. Tantôt c’est Ndom Nda Ombel qui accuse le président de l’Assemblée nationale de donner la parole à Yves Kisombe qui ne l’aurait pas demandée, tantôt c’est Lisanga Bonganga qui ne veut pas reconnaître que le président de la Cei est un Abbé… Plus d’une fois, Vital Kamerhe a été obligé de demander aux députés de retirer les mots jugés discourtois. Il a même été obligé de faire venir Yves Kisombe à la tribune pour dire s’il avait ou non demandé la parole. Après que Yves Kisombe ait dit publiquement qu’il avait effectivement soulevé le doigt pour demander la parole, Vital Kamerhe se voulant ferme, a appelé à la tribune Ndom Nda Ombel pour retirer la fausse accusation et les intentions prêtées au président de l’Assemblée nationale. Le climat était très tendu. Vital Kamerhe lui-même l’a reconnu en faisant remarquer qu’au cours de cette plénière, il a été obligé d’appeler les députés à l’ordre, leur imposant de retirer les propos vexatoires.

La vérité cachée

La vérité finira par éclater au grand jour. L’opposition était dans la stratégie d’empêcher de donner la parole au président de la Cei. Ils ont évoqué les dispositions du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale sur le délai du dépôt des textes aux députés. Selon ces dispositions, les députés devraient être en possession de la copie du rapport de l’Abbé président de la Cei quarante-huit heures avant l’heure de la plénière. Le document n’a été remis aux députés que le jour de la séance, à savoir, hier mercredi avant le début de la séance. Les députés de la majorité ont démontré que ces dispositions du Règlement intérieur de l’Assemblée nationale étaient abusivement évoquées. Car ces dispositions ne s’imposent qu’en cas de matières à soumettre à l’examen de la plénière. Tel n’était pas le cas avec le rapport de la Cei où il n’y avait que des informations mises à la disposition des honorables députés. Il ne restait qu’au président de séance à soumettre la motion au vote après avoir entendu les avis pour et contre la motion de Thomas Luhaka du Mlc. En effet, Thomas Luhaka avait demandé tout simplement que le rapport de l’Abbé Malu-Malu ne soit pas lu. Car pour lui, en lieu et place d’un rapport sur la gestion de la Cei, l’Abbé Malu-Malu ne se serait pas contenté d’un simple rapport sur le fonctionnement de la Cei. Vital Kamerhe a tenté en vain de convaincre les députés que l’on ne peut juger ce rapport avant de l’avoir auditionné, ajoutant que rien n’empêcherait la Cei de faire après, un rapport général. L’opposition semblait ne rien entendre. Dans sa synthèse, le président de séance a fait ressortir la versatilité de l’opposition. C’est elle qui avait demandé à la plénière que l’Abbé Malu-Malu se présente à l’Assemblée nationale, proposition soutenue par la plénière et concrétisée par la conférence des présidents. C’est la même opposition qui refuse que le rapport de l’Abbé Malu-Malu soit auditionné. Considérant les avis des uns et des autres, Vital Kamerhe a fait remarquer que si tout le monde avait envie d’écouter le président de la Cei, d’aucuns pensent que le moment n’est pas venu. Il a alors demandé que le président de la Cei ne vienne à la plénière faire son rapport que quand tout le processus électoral sera terminé. Cette proposition a été adoptée par tous les députés. L’abbé Malu-Malu a été prié de quitter l’hémicycle du Palais du peuple.

Les raisons de ce volte-face

Plus d’une fois, les députés de l’opposition ont fait preuve de mauvaise foi en prenant des positions totalement contradictoires et en adoptant des réactions épidermiques. D’une façon complaisante, certains députés de l’opposition avaient cru le moment venu de verser leur bile contre le président de la Cei. Une occasion de confirmer aux yeux de l’opinion des accusations sans fondement faites contre la Cei et son président . Car en suivant les griefs des opposants, la Cei aurait organisé la fraude en faveur de l’actuelle majorité. Dans une certaine opinion, ces accusations étaient des vérités vraies. L’opposition a tout intérêt de voir cet état de choses demeurer sans contredit, afin d’entretenir un syndrome de martyr et laisser la Cei dans le rôle de bourreau. Car en donnant la parole à la Cei, c’était lui offrir l’occasion avec recul du temps, de balayer d’un revers de la main toutes ces accusations fantaisistes. Ce n’est pas par hasard que le président de la Cei a tenu dans ce rapport, à rappeler le fonctionnement de la Cei. Ce fonctionnement est lié à sa composition. Ce fut une occasion ratée de démontrer à l’opinion qui, elle aussi, a pris du recul par rapport à la passion des instants immédiats d’après la proclamation des résultats des différents scrutins, les contrevérités de l’oppositions. On sait Malu-Malu capable d’un discours pédagogique capable de lever toutes les équivoques. L’opposition s’est vite rendue compte du piège qu’elle s’est tendu à elle-même et dans lequel elle était en train de tomber. Elle a donc décidé de se dédire. Et Vital Kamerhe, aussi souple qu’élégant, a refusé de tirer sur le corbillard, non sans humour ; et l’Opposition a montré sa joie d’avoir échappé au vitriol de l’Abbé Malu-Malu. On peut dire que le rapport de l’Abbé Malumalu est renvoyé aux calendes grecques, car, on ne voit pas l’opposition renouveler sa demande d’une audition du célèbre Abbé.

JDG

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