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LAVOIXDUCONGO
19 novembre 2007

Déballage grand format !

lundi 19 novembre 2007, NUMERO


Dans une correspondance datée du 15 novembre 2007 adressée, à partir de Rome, à Ban Ki-Moon, secrétaire général de l’Onu, les Fdlr mettent en exergue le passé on ne peut plus troublant du nouvel envoyé spécial des Nations Unies pour les Grands Lacs, le colonel erythréen Haïlé Menkerios, celui-là même qui avait pris le palais impérial d’Addis Ababa en 1974. Il en ressort que :

1. l’homme était conseiller militaire de James Kabarebe lors de la folie meurtrière qui emporta plus de 200.000 réfugiés hutu entre 1996 et 1997 ; 2. à Kinshasa, il avait trahi M’Zee Laurent-Désiré Kabila en s’alliant avec le même James Kabarebe et un certain Bizima Karaha pour faire échouer la mission onusienne d’enquête sur les massacres de Mbandaka et ailleurs. Comment a-t-on pu, à Kinshasa, faciliter l’accréditation de cet homme qui aurait, selon les Fdlr, influé largement sur l’Accord de Nairobi ? La portée des accusations commande, dans le chef des autorités congolaises, de sérieuses investigations par les services spécialisés congolais. Car, pendant que l’on pense que l’on met le Rwanda le dos au mur (lire édition précédente), rien n’empêche – au regard du déballage effectué par les Fdlr – que ce soit plutôt le Congo qui le soit. C’est au Congo d’être et de rester vigilant.

Omer Nsongo die Lema

Rome le 15 novembre 2007

Monsieur Ban Ki-Moon Secrétaire Général de l’O.N.U

Monsieur le Secrétaire Général des Nations Unies

Le 29/09/2007, les membres fondateurs des FDLR vous ont envoyé une lettre datée du 25 septembre 2007 pour dénoncer un plan de guerre secret préparé par le Commandant des forces de la MONUC et signé conjointement avec le Chef d’EMG des FARDC. Nous avons appris que Monsieur Hailé Menkerios a été nommé comme votre envoyé spécial pour s’occuper du problème de l’Est de la RDC. Nous nous sommes beaucoup intéressés sur les différentes rencontres que Monsieur Menkerios a eues avec les autorités de Kigali plus particulièrement avec le Président Paul Kagame et le Général James Kabarebe, Chef d’Etat Major de l’armée Rwandaise. Nous aurions aimé qu’il organise une rencontre avec les combattants des FDLR sur terrain dans le Nord Kivu en territoire de Walikale et Lubero mais cela n’a pas été fait et l’on se pose beaucoup de questions sur son impartialité. Nous n’avons aucun doute qu’à Kinshasa, Monsieur Hailé Menkerios a eu l’occasion de rencontrer le Commandant des forces de la Monuc et qu’ils ont parlé du fameux plan de guerre contre les FDLR. La preuve c’est le briefing confidentiel tenu à Kinshasa où le Commandant de la MONUC affirme dans des termes clairs et précis ce qui suit : « The MONUC military component must be ready to present these plans at the political level to the next Great Lakes Regional Conference at Nairobi on 8/9 November ». Monsieur le Secrétaire Général, nous comprenons très bien que tous les travaux de la réunion Tripartite à Nairobi aient été grandement influencés et par le plan présenté par le Commandant de la Monuc et par les rencontres qu’a eu Monsieur Hailé Menkerios dont nous voulons bien détailler le rôle dans les massacres de 200 000 réfugiés Hutu rwandais. Mr Hailé Menkerios est Colonel de l’armée Erythréenne. C’est lui qui a pris le palais impérial à Addis Abeba. A ce titre, c’est un homme qui connaît bien les principes de la guérilla. Son expertise de la guérilla, il l’a mise au service de James Kabarebe dont il est resté conseiller militaire dans la folie meurtrière qui a emporté plus de deux cent mille réfugiés Hutu en RDC en 1996 – 1997. Le Colonel Hailé Menkerios a été vu à Kisangani, vivant dans la même maison que le Général Kabarebe pendant que l’armée patriotique rwandaise tuait les réfugiés dans la région de Kisangani et Tingi Tingi. A ce titre, et eu égard à ses hautes fonctions de conseiller militaire, Hailé Menkerios ne peut ne pas être au courant de la planification des massacres des réfugiés Hutu. De loin ou de près, la responsabilité de Menkerios est engagée. Plus tard, le colonel Menkerios s’est installé à Kinshasa où il a exercé, à la fois les fonctions de conseiller politique du Président Mzee Laurent Désiré Kabila jusqu’ en avril 1998 et de conseil militaire et stratégique du Général James Kabarebe alors Chef d’Etat Major Général des Forces Armées Congolaises. Pendant que les deux amis étaient à Kinshasa, tous les malades Hutu rwandais ont été systématiquement massacrés par les militaires rwandais sous leurs ordres. Le médecin directeur de l’hôpital général de Kinshasa dans le temps en parle en évoquant de mauvais souvenirs. A titre de conseiller politique du président, Hailé Menkerios avec le ministre des affaires étrangères ont fait échoué la mission des Nations Unies chargée d’enquêter sur les massacres des réfugiés à Mbandaka et ailleurs. Lors de sa dernière visite à Kigali la semaine passée, les autorités de Kigali lui ont demandé expressément de soutenir et de faire passer l’idée des opérations militaires conjointes MONUC et FARDC contre les FDLR. Nous n’avons pas besoin de le prouver car la copie du briefing du Commandant de la MONUC dont nous vous transmettons la copie en annexe et le texte signé à Nairobi sont des preuves sans appel. Dans ces conditions, quelle paix et quelle impartialité le monde peut-il attendre de Hailé Menkerios ? Pire encore, il n’a pas voulu ou jugé utile de rencontrer les combattants FDLR, alors que dans la même période, la mission des Etats-Unis d’Amérique, malgré son soutien au régime de Kigali, a fait preuve d’impartialité et s’est déplacée au fond de la forêt pour rencontrer les combattants afin de les écouter. Cette rencontre a eu lieu vendredi le 2 novembre à 5h 30 du matin dans les bureaux de la MONUC à Nyabyondo. Cette rencontre a été pourtant organisée par les officiers de la MONUC dont les relations avec les FDLR sont excellentes. Nous pensons qu’Hailé Menkerios, de par ses amitiés intimes avec les dirigeants de Kigali, ne sera pas à mesure de produire un rapport impartial vous permettant de prendre de bonnes décisions.

Monsieur le Secrétaire Général,

Nous voulons crier haut et fort que les FDLR ne constituent pas une menace pour la sécurité du Rwanda ni pour la RDC. Les menaces de sécurité pour le Rwanda se trouvent dans les institutions politiques du Rwanda qui humilient le citoyen rwandais en le privant d’espace d’épanouissement politique et en le privant des libertés les plus élémentaires pourtant reconnues par la déclaration des Droits de l’Homme. Les institutions politiques qui contraignent les citoyens à l’exil, voilà la vraie menace de la sécurité du Rwanda. Le fait que les FDLR possèdent des armes est une conséquence et non pas une cause. Il faut donc s’attaquer avant tout à la cause. Cessez de proférer des menaces de mort avec les opérations militaires et vous verrez les FDLR déposer les armes pour un combat politique. Les membres fondateurs des FDLR s’indignent qu’au moment où une rencontre de recherche de solutions pacifiques, sous l’égide de l’Eglise du Christ au Congo devrait réunir les combattants des FDLR, les représentants du Gouvernement Congolais, la MONUC, les évêques du Rwanda, du Burundi de l’Uganda et du Kenya, la Communauté Sant Egidio et d’autres partenaires de la paix, l’on puisse enregistrer des déclarations de va-t’en guerre issues de la rencontre Tripartite de Nairobi ! La sagesse aurait voulu que votre envoyé spécial Hailé Menkerios ne puisse contresigner le communiqué final qui prévoit les opérations militaires contre des personnes qu’il n’a pas rencontré ni voulu entendre ! Il a donc cautionné ces opérations militaires. Nous avons peur que la mauvaise expérience du Rwanda, avec les erreurs commises par le Général Roméo Dallaire, alors commandant de la MINUAR, ne puisse se reproduire à l’Est du Congo. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, l’attitude de Haile Menkerios pourrait conduire à une nouvelle catastrophe humanitaire et ceci au détriment de l’image de l’ONU dont la mission première est le maintien de la paix. Moi, signataire de cette lettre, en tant qu’officier des FDLR, connaissant bien l’état d’esprit actuel des combattants sur terrain, je ne crois pas à l’efficacité des opérations militaires pour désarmer les FDLR. Seule la sensibilisation avec des garanties solides de sécurité peuvent conduire les combattants à déposer les armes. Le problème de rapatriement de ces combattants est un problème politique qui devrait être réglée par un dialogue Inter-Rwandais pour résoudre une fois pour toutes l’épineux problème d’exclusion mutuelle entre les deux majeures composantes de la Nation Rwandaise à savoir les Hutu et les Tutsi. Les membres fondateurs des FDLR voudraient vous demander dans le souci de la recherche d’une paix durable dans notre région ce qui suit :

1. Ne pas cautionner des opérations militaires contre les FDLR tant que les moyens pacifiques n’ont pas encore été épuisés. 2. Prêter une oreille attentive aux solutions proposées par les membres fondateurs des FDLR. A cet effet, nous vous demandons une audience pour que nous puissions, de vive voix, vous faire part de notre projet de paix. 3. S’impliquer personnellement à chaque étape du problème, car il vous a été démontré que les fonctionnaires des Nations Unis sont parfois partisans et impliqués dans les conflits de part leurs amitiés avec les régimes en place, comme c’est le cas avec Monsieur Hailé Menkerios.

4. Aider les autorités de la RDC, non pas à faire la guerre, mais à assumer leurs responsabilités afin de sortir le pays des crises récurrentes ayant toutes ses origines au Rwanda. 5. Emmener le Rwanda à modérer ses prises de position qui sont pour le moins réconciliantes entre les composantes de la Nation Rwandaise.

6. Œuvrer pour que la vérité sur les responsabilités des uns et des autres dans les massacres des réfugiés Hutu et des millions de Congolais soit utilisée comme une arme de la paix et de la réconciliation dans la région des Grands Lacs. Les membres fondateurs des FDLR vous rassurent, Monsieur le Secrétaire Général des Nations Unies, qu’ils sont attachés à la paix dans notre région.

Pour les membres fondateurs des FDLR

Lt Col HAKIZABERA Christophe Président .

Copie pour information :

1. Tous les pays membres du Conseil de sécurité des Nations Unies 2. République d’Allemagne 3. Royaume de Belgique 4. Parlement de la RDC

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