Nkunda exige son retour dans les Fardc !

mardi 15 janvier 2008, par O.P.B.K

* A en croire Kambasu Ngeze, chef de sa délégation à la Conférence de Goma, le Cndp entend obtenir du « dialogue avec le Gouvernement » son nouveau statut de parti politique. Qu’adviendrait-il alors de son chef ? Naturellement la rentrée dans l’armée. D’où les revendications du Cndp pour un nouveau brassage pour l’armée et contre les mandats d’arrêt nationaux et internationaux émis à l’encontre de certains compatriotes et certains chefs militaires… *Conscient de ne pouvoir survivre à son aventure politico-militaire avec ou sans ce dialogue, réalisant en plus qu’il sera désormais dur pour lui de relancer la guerre après les assises de Goma, Laurent Nkunda dit avoir besoin d’une sécurité qui lui permette « de vivre aussi en paix » et situe sa garde prétorienne à un minimum de « 250 militaires »…

Faut-il prendre au sérieux le message reçu hier lundi 14 janvier 2008 à 11 :04 :44 sur le site www.groupelavenir.net ? Parvenu à l’adresse électronique de notre webmaster olibwela@yahoo.fr, ce message provient de l’adresse électronique suivante : cndprdc@yahoo.fr qui pourrait bien être celle du Cndp de Laurent Nkunda. L’objet « Pius fait attention » prête à confusion, car on serait bien tenté d’y trouver une menace (ce qui n’est pas à exclure), mais aussi une invitation à saisir ce qui a tout d’un scoop ! Dans son énoncé (voir fac-similé ci-dessous), l’expéditeur dit exactement ceci, sans toucher à quoi que ce soit, même à l’incorrection de l’orthographe et dans sa formulation : « Tu n’a pas tord de faire ce jugement a mon égard, mais je te dis si toi tu n’es pas prêt pour assumer tes arrière moi je suis pret a revenir sur la table de negociation mais a une seule condition revenir dans l’armée et reprendre mon grade et encore m’assurer une securité pour me permettre de vivre aussi en paix mais je veux aussi avoir au minimum 250 militaires pour ma securité ». La rédaction espère n’est pas se retrouver avec un canular. Pièce jointe au format texte brut [ Consulter et sauvegarder dans l’ordinateur ] Tu n’a pas tord de faire ce jugement a mon égard, mais je te dis si toi tu n’es pas prêt pour assumer tes arrière moi je suis pret a revenir sur la table de negociation mais a une seule condition revenir dans l’armée et reprendre mon grade et encore m’assurer une securité pour me permettre de vivre aussi en paix mais je veux aussi avoir au minimum 250 militaires pour ma securité. CNDP RDC

Le Cndp parti politique

Supposons cependant que ce soit un message authentique puisque rien n’est impossible ! Quelle lecture faut-il alors en faire ? De prime abord, on peut établir un lien entre cette initiative et la manchette d’hier au titre interrogatif « Est-ce pour Bemba que Nkunda tue les Kivutiens ? ». Dans cet article, toutes les 8 revendications dites fondamentales du Cndp ont été démontées une à une. En conclusion, « L’Avenir » souligne qu’« On peut déjà s’assurer qu’à l’analyse de sa quintessence, on réalisera que ce mouvement a tué et fait tuer, déplacé et fait déplacer des communautés kivutiennes pour des revendications qui seront descendues une à une en flammes. Des revendications qu’on aurait dû poser sans nécessairement lever l’option armée ». La rédaction n’a pas eu tort, mais alors pas du tout car le Cndp entend négocier avec le Gouvernement, notamment pour devenir un … parti politique ! Son délégué principal à la conférence de Goma, Kambasu Ngeze, l’a déclaré hier à l’envoyé spécial d’une radio diffusant à Kinshasa.

Aveu de désespoir

Le Cndp devenu un parti politique, qu’adviendrait-il alors de Laurent Nkunda ? La réponse est dans les revendications n°5, 6 et 7. En effet, la revendication n°5 porte sur la formation d’une nouvelle armée qui, à en croire ce mouvement, « ne peut sortir que d’un processus de brassage revisité » ; l’actuel ayant échoué ! La revendication n°6 condamne la mise en accusation des Congolais devant les juridictions internationales au moyen, évidemment, d’un mandat d’arrêt international. La revendication n°7 déclare « sans fondements » les mandats d’arrêt nationaux « émis contre certains chefs militaires ». Ainsi, des 8 revendications du Cndp, trois concernent Laurent Nkunda directement. Ce dernier dit NON aux mandats d’arrêt nationaux et internationaux et OUI à un nouveau brassage pour les Fardc. Quand, alors, il déclare dans son courriel au « Groupe L’Avenir » qu’il est, lui, prêt « a revenir sur la table de négociation mais a une seule condition revenir dans l’armée et reprendre mon grade », c’est qu’il prend réellement conscience de ses limites après avoir réussi à manipuler l’opinion ! Il sait qu’il ne survivra pas à son aventure politico-militaire, avec ou sans le dialogue avec le Gouvernement ! Il sait qu’il sera dur, plus dur pour lui de relancer la guerre après la conférence de Goma, n’en déplaise à Kambasu Ngeze qui annonce la poursuite des affrontements « sans remord ni regret » au cas où les revendications du Cndp ne sont pas prises en compte. Et quand, en plus, Nkunda estime qu’il a besoin d’une sécurité qui lui permette « de vivre aussi en paix » et situe sa garde prétorienne à un minimum de « 250 militaires », c’est bien-là un aveu de désespoir ! Ou plutôt un aveu de culpabilité…

Omer Nsongo die Lema