Pour le Juriste international Z’Ahidi Arthur Ngoma, la Conférence de Goma ne produira pas une paix durable. C’est une entreprise négative. Ceci, aussi longtemps que Kigali n’aura pas organisé un dialogue entre Rwandais pour sa paix et sa sécurité véritables et que la Communauté internationale n’aura pas obtenu le retour volontaire ou forcé des interhamwes dans leur pays. Le Gouvernement de Kinshasa, jusque-là incapable de donner la force à la République , doit mener une action dans ce domaine.
Ceux qui disent de Z’Ahidi Arthur Ngoma qu’il est vraiment le fils de son père quand il n’est pas aux affaires n’ont pas tort. L’ex vice-président de la République , qui se sent très bien dans sa peau de juriste international, vient, encore une fois, de produire une réflexion enrichie sur la crise du Kivu. Il revient sur les causes, cite les acteurs, établit les responsabilités, et surtout pose les préalables d’une paix durable au Kivu et dans la sous-région des Grands Lacs. Z’Ahidi trouve trois conditions sine qua non. Avant toute chose, l’organisation d’un Dialogue entre Rwandais pour une réconciliation nationale. C’est par là que passe la résolution de la crise rwandaise. Le Rwanda devrait s’y employer pour sa paix et sa sécurité véritables. Parce que la mise sur pied d’un pouvoir monolithique au Rwanda n’a pas permis de résoudre la crise rwandaise. Il appartient à la RDC de demander à la communauté internationale de ne pas s’arrêter sur le seuil de sa mauvaise conscience devant le génocide rwandais, mais d’engager des efforts pour parachever la résolution de la crise rwandaise. Le rôle de la communauté internationale est d’obtenir le retour volontaire ou, à défaut, forcé, des interhamwes dans leur pays le Rwanda. Le rôle que doit jouer le Rwanda est de créer les conditions de retour de ses opposants en exil.
Pas d’autre alternative
Z’Ahidi, dans ses observations conclusives, pose : des solutions palliatives qui n’intègrent pas cette donne capitale sont un leurre. Cela parce que la même communauté internationale sera la première à dire qu’en finir avec Nkunda c’est aussi donner aux FDLR et, pourquoi pas, aux FARDC, l’opportunité de massacrer des populations congolaises d’origine rwandaise. Il ne faut pas rêver, c’est la principale raison pour laquelle la Conférence sur la paix au Nord et Sud Kivu a été privilégiée par rapport à l’option militaire contre Nkunda.
La Conférence de Goma, une entreprise de paix négative
Le juriste international est convaincu que la Conférence de Goma dans les conditions où elle est organisée est une entreprise de paix négative, la paix par la peur de l’autre. Elle ne peut donc pas produire une paix durable.
Pour qu’à l’avenir le Rwanda ne transforme plus sa crise en crise congolaise, pour que les populations d’origine rwandaise (Hutu et Tutsi) ne prennent plus les armes contre la République , il faut donner force à la République. En particulier, l’administration publique, les services, la police, l’armée doivent cesser d’être l’espace de toutes les pauvretés et être mis en état de remplir pleinement leur rôle. Sinon, tout restera dans l’immobilisme, à l’impunité et à la recréation généralisée. |
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