Par O.P.B.K *Alors que l’actualité était dominée par le sommet extraordinaire de la Ceeac sur la situation du Tchad, Nkundabatware s’y est invité pour intentionnellement semer le doute sur le processus de Goma. *Dans une arrogance qui frise l’insolence, Nkundabatware est d’avis que c’est lui qui peut assurer la longévité au pouvoir de Joseph Kabila. Et pourtant les Congolais ont pris l’option irrévocable d’alternance démocratique. *Le chef du Cndp accuse Kinshasa d’armer les Interahamwe, un discours jadis développé par le Rcd/Goma et qui sert de dopage au régime de Kigali dans son œuvre de déstabilisations de la Rdc. *Kinshasa qui a consenti un sacrifice financier pour organiser la conférence de Goma afin de mettre fin à la guerre est-il capable de vouloir reprendre la guerre ? *Les interahamwe, c’est finalement un beau prétexte pour déstabiliser la Rdc. Car, ni la communauté internationale ni Kigali ne sont prêts à favoriser le rapatriement de ces rebelles rwandais Kinshasa, capitale de la Rdc venait de clôturer le sommet extraordinaire de la Ceeac. C’est la grande actualité dans la sous-région dans la mesure où la situation au Tchad préoccupe le monde entier. L’Europe vient d’y envoyer des troupes pour sécuriser les camps de réfugiés. La Ceeac s’est réunie pour chercher les voies et moyens d’extirper le mal à la racine. C’est pendant ce temps que Nkundabatware a détourné l’attention de l’opinion en accordant à Rfi une interview qui est une remise en question des accords signés à Goma. Que ce soit Nkundabatware qui avait sollicité cette interview ou Rfi qui en avait eu l’initiative, le moment semble intentionnellement choisi. On peut parler des déclarations gratuites qui démontrent la mauvaise foi du chef du Cndp. L’intérêt de cette interview, c’est peut-être de faire comprendre à ceux qui avaient cru à la bonne foi du général déchu que cet homme n’a ni pouvoir ni moyen de signer une vraie paix. Pour quiconque connaît Nkundabatware, sa motivation et ses arrières, sait que le général est un sous-traitant de la cause rwandaise. Ce n’est pas une opinion comme l’a dit Nkundabatware à Boibouvier, mais c’est une évidence. On l’a plus d’une fois démontré. Porte-voix de Kagame Le chef du Cndp, comme nous l’avions écrit dans une de nos éditions n’est pas libre de continuer ou de cesser la guerre si telle n’est pas la demande expresse de Kigali. C’est ainsi il n’a envoyé au brassage que quelques éléments recrues locales. Pendant ce temps, il garde en position de guerre, ses troupes constituées des soldats rwandais. On ne peut pas douter de la présence réelle de ces troupes rwandaises sur le sol congolais. En 2004, un rapport de l’Onu faisait état de l’entrée d’armes et des troupes rwandaises sur le sol congolais. On n’a jamais dit pourquoi. Car, à l’époque, le Rdc était dans le processus de paix et ses dirigeants avaient rejoint le gouvernement de transition. Ces soldats rwandais dont on n’a jamais signalé le retrait, sont venus reconstituer les forces autour de Nkundabatware, pour ne pas dire que ce sont les mêmes qui avaient combattu sous l’étiquette du Rcd-Goma. Sous la pression internationale, et afin de donner l’impression que le Rcd était réellement un mouvement qui défendait les intérêts congolais, Kigali l’avait laissé aller aux négociations de Sun City, signer l’accord de paix, mais après, récupérer la situation cette fois avec Nkundabatware pour faire la même chose. La raison officielle de l’acharnement de Kigali contre l’Est de la Rdc, c’est la présence des Interahamwe qui menaceraient la sécurité à ses frontières. On comprend le réflexe de Kagame qui se souvient de la carte jouée par les réfugiés tutsi en Ouganda. Ils ont fini par rentrer dans leur pays armes à la main. Il y a moyen de régler cette question d’Interahamwe en se rassurant mutuellement. Il suffit pour cela d’harmoniser les relations avec Kinshasa qui ne demande pas autre chose. Mais Kigali fait passer l’impression que Kinshasa aurait tellement besoin d’Interahamwe qu’il ne pourrait s’en débarrasser. C’est la thèse qui donne l’existence à des sous-traitants comme Nkundabatware, Ruberwa et autres. Dans son interview à Rfi, Nkundabatware est revenu sur cette thèse. On a entendu de lui le discours qui était jadis l’argument fétiche du Rcd/Goma. Le gouvernement congolais, selon Nkundabatware, continuerait à armer les interahamwe qui sèment la désolation dans les rangs de la population congolaise. Cette thèse pour paraître crédible, est essentiellement liée à l’autre qui présente le gouvernement congolais comme irresponsable au point de ne pas savoir où se trouveraient ses vrais intérêts. La Rdc a fait pris une option démocratique Personne, ni Nkundabarware ni Paul Kagame n’est en mesure de dire aujourd’hui, pour quelle raison Kinshasa armerait les Interahamwe. Tout le monde est pourtant conscient des difficultés rencontrées pour rapatrier ces milices rwandaises, ce qui nécessite l’implication de la communauté internationale. Il s’avère malheureusement, tout en se faisant passer pour protectrices du Rwanda, certaines puissances ne montrent pas d’empressement à mettre fin à l’existence des Interahamwe à l’Est de la Rdc. Il y a des mois que le protocole de Nairobi avait été signé, mais tout le monde semble l’avoir signé pour rien. Car, on attend toujours que Kinshasa rapatrie ces rebelles rwandais. Kigali s’est même fait prier deux fois pour dresser la liste des présumés génocidaires qui éliraient domicile en territoire congolais. On s’attendait à une liste réaliste, mais Kigali vient de dresser une liste de près d’une dizaine de milliers des génocidaires. A peine si ce ne sont pas tous les réfugiés hutus rwandais qui sont sur la liste de Kigali. Cela ne semble plus tromper personne. C’est une belle manière de compliquer l’équation. De toutes les façons, la communauté internationale n’a qu’à prendre tout ce qu’il y a comme Interahamwe et de les envoyer à Kigali, même pour cela ils doivent avoir les bras et les jambes liés. Apparemment, les Interahamwe servent de prétexte à Kigali et à se protecteurs pour déstabiliser la Rdc. Dans une arrogance sans pareille, Nkundabatware estime que la paix au Congo passe par lui, mieux par sa communauté. Cette déclaration n’a soulevé aucune protestation dans les milieux de ceux qui conseillent aux Congolais la cohabitation pacifique. Pour quelle raison le sort de tout ce pays doit être lié aux caprices de Nkundabatware qui joue d’ailleurs très mal son rôle de marionnette de Kigali ? « Nous avons amené son père au pouvoir il a intérêt à continuer avec nous dans la normalisation ». Si Nkundabatware est réellement faiseur des rois, pourquoi n’avait-il pas intronisé Ruberwa après cinq années de guerre ? Et pourtant, il avait fallu à Mzée Kabila sept mois pour traverser le pays de l’Est à l’ouest et prendre le pouvoir à Kinshasa. C’est la preuve qu’il n’y a que le peuple congolais pour faire des rois au Congo. Ce peuple a pris l’option démocratique et il n’entend pas en démordre. Il ne reviendra jamais à Nkundabatware à assurer la longévité de Joseph Kabila au pouvoir. Telles déclarations, outre qu’elles relèvent des prétentions inutiles, c’est un chantage inopérant. Joseph Kabila a reçu un mandat de cinq ans. La Constitution lui donne la possibilité d’un deuxième mandat. On n’a besoin ni de Nkundabatware ni de se maîtres de Kigali pour allonger infiniment le mandat du chef de l’Etat. Si Nkundabatware a la conviction de parler au nom des Congolais et que ces derniers l’écoutent effectivement, il n’a qu’à se soumettre au jugement de ce peuple en se présentant aux élections. On ne demande pas la confiance à un homme sans foi Il est difficile à Nkundabatware de faire confiance à qui que ce soit, si ce n’est seulement à Paul Kagame à qui il obéit au fait et au geste. Le gouvernement congolais a pris la responsabilité d’organiser la conférence de Goma, se bouchant les oreilles aux critiques de ceux qui y voyaient une abdication devant les troupes du Cndp/Rwanda. Le gouvernement n’a même pas hésité devant le sacrifice financier qui a perturbé beaucoup de calculs. Ce même gouvernement pouvait-il reprendre la guerre sans aucune raison ? Jusque-là les Fardc observent le cessez-le-feu, même lorsque le Cndp/Rwanda est en train de jouer à Tom et Jerry avec les Mai-Mai de Pareco. Nkundabatware doit savoir qu’il arrivera un jour où le gouvernement devra prendre l’option de la guerre totale si son mouvement continue à tourner le peuple congolais en bourrique. La comédie qui consiste à demander au gouvernement de combattre les Interahamwe et de l’autre à ne pas déployer des forces là où campent ces Interahamwe pour cause que Nkundabatware et ses hommes ne toléreraient pas de mouvement des troupes congolaises, cette comédie devra finir un jour ou l’autre. Joachim Diana G.