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LAVOIXDUCONGO
18 novembre 2008

RDC: les 8 revendications de Nkunda à l'émissaire de l'ONU

Rédaction en ligne

lundi 17 novembre 2008, 22:25

Le chef de la rébellion en cours dans l'est de la République démocratique du Congo (RDC), le général tutsi Laurent Nkunda; a exposé huit principales revendications lors de sa rencontre dimanche avec l'envoyé de l'ONU en RDC, l'ancien président nigérian Olusegun Obasanjo.

RDC: les 8 revendications de Nkunda à l'émissaire de l'ONU

AFP (archives)

Le général déchut a d'abord réitéré sa demande de négociations directes avec le gouvernement de Kinshasa, selon une note interne de la Mission de l'ONU en RDC (MONUC).

Ces négociations se dérouleront à l'étranger et par l'intermédiaire d'un médiateur neutre, selon le chef rebelle, qui exige de telles discussions depuis que les hostilités ont repris à grande échelle le 28 août dans l'est du pays entre l'armée et le Congrès national pour la Défense du Peuple (CNDP).

Plus surprenant, le général Nkunda a ensuite exigé la renégociation de tous les contrats signés par le gouvernement congolais avec des entreprises chinoises, toujours selon la même note.

C'est la première fois que le CNDP formule publiquement et explicitement une telle demande, qui révèle, même s'il n'est pas fait clairement référence à des contrats miniers, l'importance des intérêts économiques en jeu dans le conflit.

Reprenant l'une de ses principales revendications, le chef rebelle a une nouvelle fois exigé que les forces gouvernementales cessent toute forme de "coopération" avec les rebelles hutus rwandais des Forces démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR) qui sévissent depuis 1994 dans l'est du pays.

Le CNDP accuse régulièrement le gouvernement de collaborer avec les FDLR, dont de nombreux éléments sont présents dans les zones disputées par les belligérants et vivent souvent intégrés au sein de la population.

C'est "l'argument de poids" du CNDP face à la communauté internationale.

Quatrième revendication, le chef rebelle, qui se pose traditionnellement en protecteur des Tutsis congolais, "a demandé la protection pour toutes les minorités ethniques de RDC".

Il a par ailleurs souhaité l'intégration de ses combattants au sein de l'armée nationale congolaise.

Cette épineuse question a été l'une des principales raisons de son entrée dans le maquis, avec l'échec des processus de "brassage" et de "mixage" mis en oeuvre ces dernières années dans le cadre de la réforme des Forces armées de RDC (FARDC).

De même, Laurent Nkunda souhaite l'intégration au sein de l'administration du gouvernement des policiers et fonctionnaires travaillant actuellement en territoire rebelle.

Il a défendu l'idée "d'une promotion de la bonne gouvernance", reprenant là aussi l'un des principaux thèmes politiques du CNDP, à savoir la lutte contre la corruption.

Enfin, il a demandé pour lui-même "un travail dans l'armée, quand toutes les demandes du CNDP auront été satisfaites".

Laurent Nkunda et M. Obasanjo se sont rencontrés dimanche matin pendant près de deux heures dans le fief rebelle de Jomba, dans le Nord-Kivu, à 80 km au nord-est de la ville de Goma, chef-lieu de la province.

La rencontre s'est apparemment déroulée de façon chaleureuse avec l'ancien président nigérian et personnalité phare en Afrique, donnant sans aucun doute une première forme de reconnaissance internationale à la rébellion.

Aucun des émissaires internationaux qui se sont succédé ces dernières semaines en RDC n'avait jusqu'à présent officiellement rencontré le chef rebelle, qui plus est dans ses terres du Nord-Kivu.

De son côté, l'émissaire de l'ONU a amené le CNDP à approuver plusieurs points: d'abord "la mise en oeuvre d'un cessez-le-feu durable", qui reste pour l'instant largement ignoré sur le terrain.

MM. Nkunda et Obasanjo ont décidé à ce propos de "la création d'un mécanisme de vérification tripartite comprenant un représentant des FARDC, du CNDP et une troisième partie acceptée" par les belligérants.

La rébellion s'est engagée à "l'ouverture et au respect de corridors pour permettre l'accès de l'aide humanitaire" aux dizaines de milliers de déplacés.

M. Obasanjo a obtenu de M. Nkunda qu'il le reconnaisse "comme médiateur dans la crise", et un accord de principe pour que de possibles futures négociations entre le CNDP et le gouvernement se déroulent à Nairobi.

(AFP)

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