Kabelwa : Pour vous informer que la rentrée parlementaire a tenu ses promesses. Les uns ont vu, les autres ont entendu. La vérité, le droit ont éclaté au grand jour.

Kadianga : La communauté internationale, témoin de la cérémonie a tout observé et noté.

Sage Kanyofu : Cette communauté internationale était déjà témoin de ce que vous avez qualifié d'élections. En son temps, cette communauté avait observé, noté et retenu que la démocratie proclamée en RD Congo était d'ordre théâtral. Kamerhe a pour le moment l’avantage d’avoir compris que dans un combat à arme inégale, dans une confrontation avec un forcené, il fallait, comme sur le ring, s’appuyer sur la corde de l’essentiel, la « légalité ». Pour cela, il a respecté le calendrier parlementaire, invité le corps diplomatique. Qu’importe l’absence de ses paires démissionnaires ! César ne conseille t-il pas : « mieux vaut être le premier à Sicile que le second à Rome » ? La seule présence du Président, son discours, l’emportaient sur le reste. La prestation de Vital Kamerhe correspond aussi à la loi de Lavoisier selon laquelle rien ne se perd, rien ne se crée. Qu’ils aient été tous là, ces membres du Bureau joueraient tout simplement aux figurants.

Kabelwa : Ne peut-on pas craindre des retombées graves, des représailles de la part de Kabila et les siens ?

Kadianga : De concert, les notables de la cour kanambiste travaillent à en finir avec Kamerhe. ils ne retiennent pas leur colère face à ce qu'ils considèrent comme un défi à l’imperium.

Sage Kanyofu : Il n'échappe à personne que l’homme venu dans les rangs des Kadogo a toujours été tout sauf un homme guidé par la morale ou le bon sens. Dans un récit africain, Chaka Zoulou s’employait à exécuter tous ceux qui lui étaient chers : ses amis, son épouse, sa mère, pour pensait-il, s’épargner tout conseil contraire à ses conquêtes armées. Il fut par la suite piégé et tué par ses propres soldats, lassés par les incessantes batailles. Ainsi donc, le cérémonial du Palais du Palais va au-delà du fait protocolaire. Il vise le ralliement de la communauté internationale, sollicite auprès de cette dernière, la prise en charge de la naissance « prématurée » de la démocratie rn RD Congo. Un véritable SOS, en direction des ces parrains électoraux.

Kabelwa : Kabila se serait-il donc fait piéger ?

Kadianga : En d'autres termes, le Raïs court le risque de ne pas finir son mandat ?

Sage Kanyofu : A moins que la nuit lui apporte conseil. L’enlèvement des personnes engagées dans la défense des droits humains et de liberté est si lourd des conséquences que dans les circonsatances actuelles, il vaut mieux pour Kabila de toucher le câble à haute tension que le cheveu de ce fils sorti des montagnes de Kadutu.

Awazi Kasele Udps/ Suisse.