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LAVOIXDUCONGO
8 mars 2008

Qui en veut à bundu dia Kongo ?

Message envoyé ce Lundi 3 Mar 2008 06:50:55 +0100

A la question « qui en veut à Bundu dia Kongo ?, je lève mon doigt.

J'en veux viscéralement aux nervis qui prêchent les vertus de l'identique pour les substituer à l'art de la coexistence. J’en veux aux talibans qui organisent insidieusement la captation des ressources de la province du Bas-Congo en criminalisant les rapports des congolais au territoire et à la souveraineté. Ainsi,   "l’hymne national est interdit dans les écoles, en lieu et place c’est celui de BDK qui est…de mise" nous dit-on.

 

BDK s'est présenté à ses débuts comme une organisation culturelle pour les noirs. Il est devenu progressivement une organisation politique populiste, xénophobe, subversive et criminelle de certains ne-kongo. Pour Kanda Madingi Batoma, "BDK  est un groupe de travail, de recherches et de réflexion politique, spirituel et scientifique créé en 1969 dans le but principal de contribuer à la régénération et la restructuration de l’Afrique noire et des peuples noirs du monde entier". Ainsi, nos cultures ont été vaincues et déstructurées par l’Occident. Cette défaite serait la cause de ce que nous sommes aujourd’hui. Le rêve le plus profond de BDK, tel que le conçoit M. Kanda, est de ne plus rester passif, de prendre l’initiative. Le peuple noir doit se réapproprier son histoire et se libérer en rentrant au fond de lui-même pour découvrir les grandes richesses de la liberté créatrice. Or, tout ceci n’est qu’une production onirique, une construction mythologie des êtres en crise.

Cette quête de renaissance nourrit le discours de Muanda Nsuemi. Ce monsieur annonce la délivrance de la communauté ne-kongo qui est privée de sa liberté et de ses avantages patrimoniaux. Les Ne-kongo connaîtront le salut dans la rupture totale ou partielle avec l'ordre actuel qui sera suivie de l'instauration de l'âge d'or dont les valeurs sont certes perdues mais restées intactes et disponibles, qu’il faut impérativement réactualiser. Le kikongo sera parlé dans toute la province et toutes les entreprises aux mains ne-kongo. Inga et Zongo seront aux mains des ne-kongo éclairant toutes les cases des villages. L'Onatra pareil. Cette illusion est la matrice idéologique de cette organisation  qui terrorise une partie de la population du Bas-Congo. Des gourous millénaristes ont instrumentalisé les frustrations des jeunes désœuvrés. Leurs discours sont relayés par des opportunistes (politiques ou intellectuels du Net) qui nous mettent en garde contre la manipulation du pouvoir (qui chercherait à diviser le peuple ne-kongo) mais qui taisent soigneusement leurs turpitudes. Ils dénient la qualité de vrai ne-kongo à ceux qui s'opposent à leurs desseins." Toi Nkuka, tu n'es pas un vrai ne-kongo". La grammaire identitaire puise dans la distillation de la crainte de l'autre comme aux beaux jours de la radio des Mille collines. En évinçant cet autre considéré comme un intrus, BDK veut aboutir à l'édification d'un ghetto des ne-kongo.

Nous sommes au cœur d'une logique identitaire qui risque d’aboutir à une guerre civile impitoyable comme dans tous les coins du monde où des entrepreneurs identitaires ont distillé des discours paranoïdes. « On n’est plus loin d’une guerre de religions ou d’une guerre civile »,  averti l’Abbé Vicaire Fulbert de la paroisse Kimuaka. Pour rétablir l’ordre et affirmer son autorité, l’Etat, ce monstre froid, mobilisera inévitablement des « moyens disproportionnés » qui susciteront des cris d’orfraie et des discours victimaires.  Entre temps des paisibles congolais auront perdu la vie, sacrifiés à l’autel des ambitions des machettistes*. C'est trop facile de désigner le gouvernement comme celui qui provoque les troubles ou un plan de déstabilisation qui serait en cours. Il est présomptueux de faire croire que seul le BDK se préoccupe du sort (culturel, social et économique) des ne-kongo.

 

Un député de la république se trouve dans une logique de sécession et qui n'ose pas le dire ouvertement. Certains ne-kongo sont aussi dans cette logique et n'osent pas le dire. Sortez du bois et ayez le courage de vos opinions. La violence contre les institutions (religieuses ou de l'Etat)  sont des crimes de souveraineté et de fait ce groupe est une organisation terroriste comme le CNDP de Nkunda ou certaines milices de Kivu ou d'Ituri.

 

Je ne veux pas adhérer à cette folie. Je ne veux pas rester les bras ballants devant cette chape obscurantiste qui s'abat dans ma province. C’est notre liberté de conscience qui est en jeu. C’est ma liberté individuelle qui est profondément menacée. Ce sont nos libertés collectives qui sont gravement violées par cette irruption de la violence. Certes l’espace démocratique est imparfait au Congo mais l’autoritarisme d’un chef charismatique qui nous fera découvrir le Saint-Graal n’est plus admissible.  Il  existe  au Congo des espaces publics de contestation du pouvoir à travers des discours argumentés : ce sont les assemblées provinciales et le parlement national. Je ne veux pas du seul lien prescrit, conçu comme inné, exclusif  pour structurer l'espace ne-kongo. Il faut sortir très rapidement de cette violence pour bâtir ensemble un pays plus beau qu'avant.

 

Bonazebi Ba Nkuka ya Kukabana Mfumu Nsundi Muana Mpanga.

 

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Commentaires
L
Le BDK est une organisation pacifique, c'est ne pas à cause de quelques dérapage de quelques adeptes qu'on va incriminer le BDK tous entier. <br /> La récente découverte des fosses communes au Kongo Centrale vient démontrer qui est le vrai belliciste.
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B
Je ne partage pas ton avis.<br /> Tes idées sont belliqueses.<br /> Tu ne comprends rien de Bundu dia Kongo.<br /> Tu peux te taire.
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LAVOIXDUCONGO
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