Mopero wa maloba...
Pourquoi nos artistes musiciens meurent-ils pauvres ?
Le corps du chanteur Mopero wa Maloba bloqué pendant un mois en Côte d’Ivoire par manque de frais de rapatriement.
Le chanteur Mopero wa Maloba, reconverti en serviteur de Dieu et chanteur pour la gloire de l’eternel depuis quelques années, est décédé en Côte d’Ivoire le dimanche 17 août dans l’indifférence totale. Sa dépouille mortelle attendait dans l’incertitude son rapatriement vers Kinshasa. C’est alors que les Congolais de la Côte d’Ivoire se sont mobilisés pour une récolte de fonds tous azimuts, et à Kinshasa sa famille ainsi que ses amis en ont fait autant. Les autorités Congolaises ont été alertées, les collègues musiciens sont restés, semble t-il, muets aux toutes les sollicitations.
Sa dépouille mortelle est finalement arrivée à Kinshasa le lundi 15 septembre, pratiquement un mois après son décès en Côte d’Ivoire. Selon nos sources, son corps a failli même être inhumé sur place à Abidjan et c’est de justesse que la cérémonie a dû être annulée grâce à un coup de fil confirmant les formalités de rapatriement du corps de Mopero wa Maloba.
Cette histoire n’étonne personne d’autant plus que presque tous nos artistes meurent dans des conditions semblables. Cette forme d’assistance à la quelle le chef de l’Etat est à chaque fois sollicité pour venir en aide à tel artiste souffrant ou décède est plusqu’une habitude. Du Grand Kallé, en passant par Luambo Makiadi, Madilu System…et tout récemment Wendo Kalosoy, ils ont tous bénéficié de la bienveillance du chef de l’Etat aussi bien pour les soins médicaux que pour l’organisation de funérailles.
Mais
comment alors comprendre qu’en pleine gloire, l’artiste musicien
Congolais affiche une aisance sans faille, donne l’impression d’être à
l’abri de tout souci financier mais meurt dans la misère la plus
totale ?
En réalité, c’est l’industrie musicale Congolaise en
général qui est malade. L’environnement économique est précaire au
pays. La Soneca qui est censée recouvrer les droits d’auteurs pour nos
artistes, travaille au ralenti. Des sommes d’argent qui proviennent de
l’étranger, Sabam(pour la Belgique), Sacem( France), sont coupées en
plusieurs morceaux sans atteindre les ayants droit.
Peu de nos artistes musiciens jouissent finalement du fruit de leur travail. Et en outre, il y a lieu à distinguer deux périodes musicales Congolaises. La première est celle de nos anciens succès. A cette époque, la musique était considérée comme un loisir. Le succès ainsi récolté ne se traduisait pas en terme financier. On jouait pour se faire plaisir.
La deuxième période
nous la vivons actuellement. La musique est devenue un métier comme
tout autre. Comparativement à leurs ainés, les leaders de groupes
musicaux actuels se retrouvent financièrement grâce aux différents
contrats aussi bien phonographiques que scéniques. En dehors de ces
cachets, des avantages en nature ou en argent leurs sont offerts
gracieusement par des particuliers dont les noms sont largement cités
dans différentes chansons.
Mais là encore, peu d’entr’eux
investissent. Les dépenses sont énormes : belles voitures, habits haute
couture….et autres dépenses imprévisibles.
Mais espérons que les jeunes prendront conscience pour ne pas mourir dans les mêmes conditions que leurs ainés.
ALIMIA MONGALA ( Source les amis de Wetchi )